Vanessa
Le silence du désert

Ce texte a été écrit en écoutant la musique de Armand Amar dont j’adore le travail. Sa mélodie sublime les mots.
A écouter ci après à lire ci dessous…..Beau voyage via les mots, le son et les images.
Je t’ai imaginé sachant que j’allais te rencontrer.
J’ai imaginé tes contours, tes couleurs, tes odeurs, tes aspérités, ta douceur autant que ton hostilité.
Je savais que je n’allais pas rencontrer celui que j’aimerai rencontrer un jour mais une version plus douce, moins uniforme, plus petite.
Ce que je ne savais pas, c’est qu’en te rencontrant tu éveillerais mon manque de liberté.
Je t’imaginais toi comme le symbole d’un rien qui contient tout.
J’attendais que tu me parles dans le silence qui te caractérise.
J’attendais que tu me laisses goûter à l’aperçu de la création.
Mais le silence à laisser place au rien, au vide, au néant.
Ce rien qui est l’espace indispensable à l’émergence de l’essentiel.
Traverser ce désert a été une étrange expérience.
La présence de l’homme te fragilise, ses pas te blessent, son souffle te transforme toi le désert de Bardenas.
Alors l’homme te protège de lui-même, te balise, te coupe de ses racines.
Afin que ta beauté reste aussi intacte que le jour de ta création.
Cette protection nécessaire et indiscutable m’a ramené à ma liberté.
Tu m’ouvrais grand tes bras et je ne pouvais m’y blottir, ni même offrir mes pas à ton argile si fragile.
Alors je t’ai rencontré mais t’ai rencontré de loin.
Comme si nous avions discuté cordialement sans trouver la profondeur qui signe les grandes histoires d’amitié ou d’amour.
La question que tu as soulevé en moi a été :
Est-ce que la liberté doit être amputée pour te protéger ?
A cette question je réponds catégoriquement OUI.
Aujourd’hui je suis rentrée parmi les pins et les romarins et je me pose cette autre question : LA LIBERTE A TOUT PRIX ?
Avec tout mon plus grand respect et toute ma liberté.
Vanessa