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  • Photo du rédacteurVanessa

Libérer ses larmes



Sèche tes larmes


Les femmes, jeunes femme, jeunes filles et filles sont souvent qualifiées de pleurnicheuses. Je trouve ce terme très réducteur et simpliste.

Nous sommes juste dotés à mon sens d’une plus grande sensibilité ou tout du moins d’une sensibilité différente. Sensible à la vie, sensibilité à notre environnement intérieur, sensibilité à notre environnement extérieur.


Curseur différent pour chacun et chacune d’entre nous, le mien est en « hight level ».

Sensible dans l’âme, sensible dans la vie, j’ai toujours traduit mes émotions par des larmes lorsque d’autres les traduisent par l’humour, le silence ou la colère.


J’ai souvent entendu plus jeune : « arrête de pleurer, ne pleure pas, sèche tes larmes ».

Ces injonctions ont créé en moi la croyance que pleurer ne devait pas se faire en public, pleurer n’était pas acceptable, pleurer était un signe de faiblesse dans notre société.


J’ai donc lutté une bonne partie de ma vie contre ma plus grande force : l’hypersensibilité.


Tous peuvent entendre mais seuls les êtres sensibles comprennent. Kalil Gibran

Je me souviens d’un rendez-vous chez une psy à laquelle je confiais les yeux plein de larmes : « j’en ai marre de pleurer tout le temps, j’en ai marre d’être touché par tout, par les mots qu’on m’adresse, par ce que je vois, ce que je lis, ce que je vis, ce que je sens ».

Celle-ci m’a répondu : « Vous ne voudriez ne plus rien ressentir? Savez-vous que c’est ce qui fait de nous  des êtres humains? »


Cette phrase a été comme une graine qui mettra quelques années à germer, le temps nécessaire.


Ressentir ce que je vis si intensément m’a mené vers des joies immenses, des larmes traduisant ce qui ne peut être exprimés avec des mots. Car lorsque les émotions me traversent aucun mot ne peut expliquer et transmettre la force et l’énergie qui traverse chacune de mes cellules.


Cela, je le ressens physiquement comme un courant électrique me traversant le corps.

J’ai appris également à ne pas avoir honte, quitte à mettre mal à l’aise mes interlocuteurs. J’ai compris que la réaction d’autrui appartient à autrui.

Car sensible j’étais, sensible je suis, sensible je serai.

Accepter la personne que nous sommes, voilà tout l’enjeu. Ne pas l’accepter c’est lutter et lutter c’est rentrer dans une forme de résistance envers nous même, créant d’innombrable déséquilibre.


Les larmes le savez-vous, comportent selon la cause de leurs déclenchements une structure différente.

La photographe Rose Lynn Fisher a d’ailleurs effectué un certain nombre de cliché grossi au microscope, liant la structure des larmes avec celle des émotions.

Physiologiquement nos larmes sont donc différentes selon la cause de leur déclenchement, je trouve cela extraordinaire.


De cet handicap, je l’ai transformé en force, apprivoisant pas à pas cet indicateur précieux de mes ressentis et de mes perceptions. Faire couler mes larmes est donc libérateur, comme une soupape de décompression, lorsque mon ressenti est si intense qu’il pourrait me détruire.


J’ai enfin compris les ressources qu’elles m’offraient : vivre tout intensément.

On dit en naturopathie : tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Je l’ai trop souvent expérimenté pour ne pas comprendre aujourd’hui qu’exprimer est une nécessité, qui chez moi revête cette forme.

Non seulement pour mon équilibre émotionnel, mon équilibre physique mais aussi est surtout car en me l’autorisant je l’autorise indirectement à l’autre.


Renier toute la part sensible en soi, c’est renier le fondement même de notre identité. Céline Boura

Vulnérable


Le sujet des larmes vient sans doute faire échos chez certains ou certaines au droit à la vulnérabilité.


Quel est votre regard sur la vulnérabilité, sur VOTRE vulnérabilité?

Est-ce mettre à jour une part de votre personnalité susceptible d’être exposée aux éventuelles attaques ou éventuels jugements, est ce s’exposer à d’éventuelles critiques, est ce se dévoiler ? Est-ce être faible dans un monde ou le « faible » n’a pas sa place?

Mais n’est-ce pas être tout simplement humain, n’est-ce pas tout simplement ne pas être parfait ou parfaite, n’est-ce pas finalement une part plus ou moins importante présente  pour nous servir et non pour nous desservir ? N’est-ce pas une force déguisée en faiblesse? N’est-ce pas le signe d’une force tranquille?

Ne poursuivons nous pas un idéal dont la vulnérabilité ne ferait pas parti?

Je vous laisse méditer sur la question.


Le sujet est ouvert.


Je serai ravie  d’avoir vos points de vue.

Vanessa

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